jeudi 19 avril 2012
mercredi 11 avril 2012
jeudi 5 avril 2012
Compte rendu du café philo sur l'autisme
Rencontre avec Elsa, membre de l’association ALEPA, et Nadia, membre de
l’association et maman d’un enfant autiste.
A la salle :
« A votre avis quels sont les symptômes de l’autisme ? »
Dorine : « C’est
quelqu’un qui ne parle pas beaucoup ».
Imen : « La
timidité »
Charlyne : « Dans
mon école en primaire, il avait un autiste qui nous tapait et nous crachait
dessus ».
Eva : «Ils se
mettent en colère très vite ».
Elsa : « C’est
un handicap, ce n’est pas une maladie. Les autistes ont du mal à s’adapter à la
vie quotidienne et ils ne guérissent pas
de leurs handicaps ; ils apprennent
à vivre avec et à s’adapter à leur environnement ».
Il y a 3 domaines qui posent problèmes aux autistes :
-
La
communication : ils parlent peu, ou pas, ils peuvent répéter
spontanément une phrase hors contexte pour exprimer un sentiment, c’est une écholalie.
Par exemple, il y a un autiste qui dit « petit lapin » quand il est
colère, parce qu’il a associé ce mot et sa colère.
-
Les
relations sociales : par exemple, l’autiste ne ressent pas le besoin
de se faire des amis. Il ressent les non-dits, mais ne les analyse pas. Par exemple, il ne va pas de soi pour lui,
quand il entre dans une classe où des gens parlent, de ne pas les interrompre
et de rentrer discrètement. Il n’analyse pas les émotions des autres, il regarde le
bas du visage alors que nous, on regarde le haut du visage, les yeux pour
détecter les émotions ».
-
Les
centres d’intérêts : ils vont développer des centres d’intérêts très
précis et restreints. Ils ont souvent un
besoin de situations stables, connues, ils n’aiment pas le changement de
situation. Par exemple, un petit bruit de fond, peut les envahir complètement
et ils ne pensent qu’à ça et n’arrivent plus à se concentrer sur autre chose.
Quand sait-on qu’un
enfant est autiste ?
Nadia : « On
ne peut pas le détecter à la naissance, on voit dans la petite enfance. On
pourrait le détecter à 18 mois, mais en moyenne on le détecte à 6 ans, donc
pour certains autistes, on le détecte très tard ».
« Il y a différents
degrés d’autisme : comme le syndrome d'asperger qui est un niveau
important de l’autisme et qui affecte la vie sociale mais également la
motricité. Dans 70% des cas, il n’y a pas de déficit intellectuel ».
Quelle a été votre
réaction quand vous avez découvert
l’autisme de votre enfant ?
Nadia : « J’ai
eu le diagnostic quand mon fils a eu 4 ans et ça été un réel soulagement, j’ai
enfin pu mettre un nom sur son problème et commencer à lutter ».
Dans votre entourage
et votre famille qu’elles ont été les réactions ?
Nadia : « Les
réactions ont été différentes, parfois il peut y avoir des remises en questions
du couple, parfois ça peut être un cas de divorce. Il faut énormément d’énergie,
d’investissement et de temps pour aider son enfant ».
« Parfois les gens
s’écartent par peur de l’autre et de sa différence, de plus les autistes
remettent en questions nos manières de voir.
Certains ont l’impression qu’ils n’auraient pas pu être à la hauteur,
s’ils avaient eu un enfant autiste ».
L’autisme qu’en
sait-on exactement ?
Elsa : « Ils
seront toujours autistes. Les autistes reçoivent les informations d’une manière
différente ou particulière, mais il peut paraitre normal et s’adapter mais il
restera autiste ».
Est-ce que c’est
héréditaire ?
Nadia : « Les
origines de l’autisme ne sont pas encore bien identifiées : c’est une
maladie multifactorielles : ils y auraient des gènes responsables mais
également des bactéries dues aux pesticides
par exemples…».
Lien entre les
enfants hyperactifs et autistes ?
Elsa : « C’est
une autre pathologie, c’est un trouble de l’attention mais il n’y a pas de
trouble dans les relations sociales. Dès fois les autistes paraissent
hyperactifs mais si on leur propose des activités adaptées, tout rentre dans
l’ordre».
Marielle : « Dans
notre école, il y avait un enfant autiste, et les autres enfants en avaient
peur. Au début, on a essayé d’être amis avec lui, mais on a abandonné parce
qu’il ne nous parlait pas, il nous tapait… ».
Elsa : «
Pour un enfant autiste, il faut comprendre son mode de communication. Il faut
partager un jeu avec lui, juste avec des mots, ce n’est pas possible. Pour eux
les mots, c’est du bruit. Pour lui cracher, taper, c’est un moyen de rentrer à
communication de faire réagir, mais pas de faire mal ».
« Ils ont des
problèmes avec la généralisation, c'est-à-dire qu’ils peuvent être bien avec
une personne et pas avec une autre car la généralisation ne s’est pas faite.
C’est comme si nous nous étions dans une tribu
aborigène, que nous avions faim et personne ne nous comprenait, au bout
d’un moment, on perdrait notre calme.
Les autistes sont dans un monde qu’ils ne comprennent pas. C’est pour ça qu’on a créé des classeurs
d’images. Pour les aider on leur fait un
emploi du temps avec des images.
« On appelle ce
classeur, le classeur de communication : avec des images de la vie
quotidienne, ils l’ont toujours avec eux en bandoulière. Le classeur, c’est
comme la voix, ils doivent toujours l’avoir, c’est comme la cane blanche pour
les aveugles. Il y a des personnes âgées autistes qui apprennent avec le classeur ».
Des formations pour
les parents ?
Nadia : « Il
y a une formation pour les parents, mais c’est l’information autour de ces
formations qui fait défaut. Ces formations coutent cher, mais il y a des aides.
Ces formations sont importantes, car les premiers éducateurs des enfants
autistes, c’est les parents ».
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