J’ai choisi de lire « Stupeur et
tremblements », un livre d’Amélie Nothomb aux éditions Livre de
Poche.
L’auteur :
Amélie Nothomb est née en juillet 1966 sous le nom de
Fabienne Claire Nothomb, d’une famille de nobles. Elle a passé toute sa petite
enfance (jusqu’à environ 5 ou 6 ans) au Japon. Elle fait en effet allusion à
cette partie de sa vie dans son livre. Amélie Nothomb a beaucoup voyagé durant
sa vie à cause du métier de son père qui était consul. Après avoir voyagé dans
le monde entier, la future auteure commence des études de langues romanes et
obtient sa licence à Bruxelles. Elle commence à écrire en 1992. Son premier
vrai succès et son premier roman est « l’Hygiène de l’assassin » un
roman reconnu dans le milieu littéraire. L’auteure s’est donné pour objectif
d’écrire un livre par an, sa bibliographie compte donc un livre par an de 1992
à 2015, en passant de « la Métaphysique des tubes » au « Voyage
d’hiver ».
Le livre :
« Stupeur et tremblements » est un livre autobiographique racontant
l’histoire d’Amélie, une jeune expatriée vivant et travaillant au Japon, qui a
été engagée dans la compagnie Yumimoto à un poste assez vague et qui essaie de
s’intégrer dans l’entreprise (et dans la société) japonaise. Elle y rencontre Mlle Fubuki, sa
supérieur directe, tout d’abord adorable et amicale mais qui se révèlera dure
et rancunière. Le supérieur au-dessus est M. Saito. Au départ, on a
l’impression qu’il est détestable et cruel mais au fil du livre on s’aperçoit qu’il est gentil, doux et qu’il
a un peu d’affection pour Amélie. Durant tout le livre, on voit la descente
d’Amélie, on suit ses heures de travail redoutant à chaque page une nouvelle
dispute avec un cadre, une nouvelle erreur (souvent provoqué). Nous découvrons
une société japonaise intransigeante. Amélie se fait maltraiter par sa supérieure
et ne dit rien ou réagit étrangement.
Le livre parle de la difficulté du travail en
entreprise, de la relation avec les collègues, personnes avec qui on passe le
plus clair de son temps et que nous n’apprécions pas, peu ou énormément,
personne que nous découvrons sans y faire attention. L’auteur parle de cette
relation d’une manière assez déroutante. Cette relation lunatique est enivrante,
on y perd la tête, on ne peut plus s’arrêter. Tout à coup se vider une poubelle
sur le corps pour se réchauffer devient une bonne idée ou une idée pas si folle
en tout cas. Alors que pourtant dans la réalité les relations entre collègues
sont basiques, inexistantes ou totalement soporifiques et rares sont les
réelles sentiments (positifs et négatifs) entre collègues. Elle revisite ce
point de vue en amenant des personnages (je l’espère pour elle rendus plus
impulsifs et méchants).
L’auteur réussit à faire rêver le lecteur dans
un décor industriel, ce qui parait paradoxal. Elle met en parallèle deux Japons
le premier industriel, courant après les taux, les pourcentages, et l’argent et
le second poétique, calme, naturel.
Ce que j’en pense :
Mon personnage
préféré est Mlle Fubuki. L’auteur fait évoluer ses sentiments (et en même temps
les nôtres) au fil du récit. Elles semblent s’adorer et puis, par jalousie,
Fubuki (tempête de neige en japonais) va trahir Amélie. L’aspect mat, lisse,
sans histoire de départ me laissait légèrement indifférente face à ce
personnage mais la découverte de sa (ses) trahisons lui a donné une toute autre
image. Sa façon d’être aussi carriériste
fait à la limite peur, son pouvoir, sa colère, sa beauté semblent tourbillonner
sans savoir dans quel sens aller ou bien justement en allant que dans un seul
sens sans prendre les autres en compte. Mlle Fubuki est un énorme paradoxe
entre l’image rangée et sage de la femme japonaise et l’image agressive qu’elle
donne à Amélie.
Je voudrais parler d’un passage qui m’a beaucoup
chamboulée, celui où Amélie décrypte la société Japonaise à partir de
l’éducation des Japonaises (et un peu des Japonais). Ce passage m’a fait
réfléchir sur ce modèle féminin que les Japonais auraient et ça m’a fait presque
peur car j’ai eu l’impression qu’elle décrivait des machines sans cœur et non
des humains.
J’espère donc que la société Japonaise a évolué et que
l’image de la femme s’est améliorée en 17 ans car il m’est très difficile de
comprendre comment une société peut mettre en place un schéma pareil.
Je ne connaissais pas la société japonaise et je ne
pense pas que ce livre la mette en valeur mais il fait apparaitre des tares
communes à bien des sociétés. Je reste ouverte d’esprit par rapport à la
société japonaise et reste optimiste au sujet de son amélioration (si elle
était vraiment comme décrite dans ce livre).
Pour résumer, je trouve qu’avec une écriture très
fluide Amélie Nothomb a dépeint un Japon assez désagréable et miséreux mais
qu’elle a aussi su lui prouver son amour visiblement inconditionnel.
Elle a aussi dépeint une société semblant irréprochable
dont les failles ne se voient pas au premier coup d’œil, malheureusement.
Je ressors de ce livre assez chamboulée ne pouvant vous
dire si je l’ai aimé ou pas.
Justine Grollier
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