Quand les adultes ont 2 ou 3 ans d’écart, on considère qu’ils ont le même âge, alors pourquoi au collège l’écart entre les 6ème et 3ème paraît si grand ?
Antoine : « Pour moi, si il y a beaucoup de conflits entre les plus grands et les 6ème c’est que les 3ème font revivre aux 6ème ce qu’ils ont vécu quand ils étaient plus petits »
Pierre : « Ce n’est pas vrai, il y a beaucoup de 3ème qui sont gentils et qui nous aident »
Victor : « Depuis le CM2, il y a des rumeurs sur les 3ème : ils sont méchants, ils rackettent… les sixièmes ont des clichés dans la tête sur les 4e-3e, genre, c’est « des gros méchants ». Quant aux 3ème, ils pensent que les 6ème sont des boulets, qu’ils ne sont pas intéressants, alors ils ne cherchent pas à connaître les petits »
Antoine : « C’est vrai que c’est pas facile de jouer ensemble, ils nous prennent pour des petits, ils n’ont pas envie. A l’école primaire, on jouait tous ensemble, mais il y avait des cours séparées : une pour les CM2-CM1 et l’autre pour les plus jeunes »
Jacques : « Il y a des collèges, où il y a l’apartheid entre générations, il y a des cours séparées : une pour les 6e-5e et l’autre pour les 4e-3e »
Maud : « Parfois, c’est les 6ème qui cherchent les 3ème »
Antoine : « Les sixièmes qui embêtent les troisièmes, ont l’impression de valoir les grands en faisant ça, c’est une manière de changer de grade »
Fabien : « Ils font ça par défi »
Mais n’y a-t-il pas plus de rivalité entre les 6e-5e plutôt qu’entre les 6ème et les 3e ?
Victor : « C’est à cause des rapports physiques, surtout chez les garçons : face aux 6e, les 5e veulent se prouver qu’ils sont grands, face aux 3e, y a pas photo, ils sont plus petits, ils n’entrent pas en concurrence »
Et au lycée ?
Arthur (lycéen) : « Au lycée, c’est différent, les différences sont moins marquées, car on a plus de maturité, et peut-être que physiquement ça se voit moins ; il y a bien des terminales qui se la pètent mais ce sont ceux qui se la pétaient déjà en seconde »
Camille (lycéenne) : « à 15 ans c’est l’âge de la maturité, on sait plus qui on est, on est plus ouvert, et le collège ça semble très loin …»
Fabien : « la maturité ça dépend de l’âge, à onze ans on ne sait pas toujours comment être, on cherche sa personnalité, on peut être plus influençable »
Et la puberté ?
Le collège est le lieu de transition, le passage entre l’enfance et l’adulte.
Victor : « Oui, la puberté ça change les rapports entre les collégiens, certains deviennent prétentieux, ils veulent faire plus vieux »
Maxence : « Par exemple, en 6e, on peut avoir envie de jouer au loup, ou à la guerre, mais on n’ose pas toujours le faire »
Jacques « C’est vrai que les jeux qui font appel à l’imaginaire sont mal vus en grandissant où l’imaginaire est plus caché, ou déplacé, comme dans le plaisir qu’on peut avoir à jouer au jeux vidéos »
Alors qu’est qu’on peut faire ensemble ?
Antoine : « On peut profiter des activités du foyer pour mêler les âges : à l’orchestre, au café philo, à la chorale »
Fabien : « À l’UNSS, les plus grands aident à entraîner les plus petits »
Maxence : « La journée de la presse, avec les troisièmes qui viennent aider dans les classes, c’est un moyen de rencontre »
« On pourrait imaginer un tutorat 6e/3e pour l’accompagnement éducatif »
Maud « On pourrait faire une fête, genre bal de promo qui mêlerait les générations »
« La journée d’accueil des 6ème pourrait être faite par des troisième ».
On le voit, il y a la volonté de rapprocher : d'ailleurs, la présence de secondes au débat montre bien que l'on sait souvent se retourner vers ceux qui nous suivent : pour leur tendre la main ou simplement pour faire un bout de route avec eux.
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