Débat sur « l’identité nationale »
Eric Besson ministre de l’immigration lance un grand débat sur l’identité nationale, malgré les relents nauséabonds et électoralistes qui peuvent accompagner cette réflexion. Les élèves du café philo ont essayé de répondre à la question : « Qu’est ce que ça veut dire d’être français ? »
Anaëlle : « Pour moi être français, ça n’a pas vraiment de sens, je ne comprends pas bien pourquoi répondre à cette question ».
Apolline : « C’est une question débile, car vivre en France, c’est être français ».
Maxence : « Etre français, c’est avoir la nationalité française ».
Alexandre : « Je n’ai pas besoin d’être français, américain ou chinois, je suis moi, je me sens plutôt appartenir à un groupe : celui des jeunes ».
Anaëlle : « Ce n’est pas logique de poser cette question ; poser cette question, c’est mettre des gens dans un groupe et en exclure d’autres».
Nourelhouda : « Pour moi, être français, c’est être née en France avec des parents français ».
Théodore : « On peut aussi avoir deux nationalités ».
Apolline : « Mon père se sent espagnol, mes grands-parents sont espagnols, ils sont venus en France pour fuir la guerre civile et devenir Français. Moi, je suis française mais j’aurais aimée être Espagnole ».
La langue, un critère ?
Nourelhouda : « La langue n’est pas critère d’identité pour moi, car il y a plein de gens qui parlent français … ».
Xavier : « La langue déborde les frontières comme au Québec,
Alexandre : « On doit bien savoir parler en français pour pouvoir s’installer et s’intégrer, sinon c’est difficile pour trouver du travail et défendre ses droits ».
Jacques : « Ma grand-mère parlait occitan et peu le français, pourtant depuis des générations et des générations, sa famille était sur le même territoire en France. Ça ne fait pas si longtemps… ».
Laurent : « Que faire des gens qui maîtrisent mal la langue et pourtant sont français « de souche » ? ».
Pourquoi M. Besson pose-t-il cette question ?
Anaëlle : « Il cherche à diviser les gens, en créant des barrières, alors qu’on est tous des êtres humains ».
Apolline : « Pourquoi a-t-on besoin d’avoir une nationalité ? Je me sens citoyenne du monde ».
Alexandre : « Je suis un homme, tu es homme, pourquoi nous différencier ? »
Maxence : « Il faut connaître sa nationalité, pour avoir des avantages, comme la sécurité sociale »
Anaëlle : « Mais c’est injuste, ça veut dire qu’il faudrait être français pour avoir certains droits, et les autres, ça en fait des êtres inférieurs, à qui on ne doit pas la solidarité ! »
Le droit de vote ?
Laurent : « La nationalité donne aussi le droit de vote ».
Apolline : « Les citoyens qui vivent et travaillent en France devraient avoir le droit de vote car l’action des politiques les concerne directement ».
Anaëlle : « On devrait exercer son vote, là où on habite ».
Le pouvoir ?
Alexandre : « On est maître de nous-mêmes, on ne devrait pas avoir de président qui décide à notre place ».
Anaëlle : « On n’est pas assez civilisé, il n’y aurait plus de limites, les lois sont nécessaires ».
Laurent : « Le système actuel essaye de nous faire croire qu’on n’est plus capable de rien seul, qu’on a besoin d’être fliqué tout le temps, que c’est pour notre bien..»
Xavier : « Il faudrait un pouvoir, plus local, plus proche de nous ».
Alexandre : « il faudrait surtout que la loi soit juste pour tout le monde..."
La conclusion :
Laurent : « Parler d’identité nationale, ça me dérange car ça me rappelle les heures sombres du pétainisme. Le mot d’identité est gênant, car avec ce mot on veut faire ressortir les valeurs de la patrie. Dans quel but ? ».
Je rajouterais en conclusion un extrait de l’éditorial pour Libération de Michel Serres du jeudi 19 novembre : « Confondre l’identité et l’appartenance est une faute de logique réglée par les mathématiciens. Ou vous dites a est a, je suis-je, et voilà l’identité ; ou vous dites a appartient à telle collection, et voilà l’appartenance. Cette erreur expose à dire n’importe quoi. Mais elle se double d’un crime politique : le racisme. (…) Je suis-je, voilà tout ; je suis aussi la somme de mes appartenances que je ne connaitrai qu’à ma mort, car tout progrès consiste à entrer dans un nouveau groupe. »
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