dimanche 12 décembre 2010

Compte rendu du café philo sur la culture sur Internet

Internet est un outil merveilleux qui met la culture à portée de tous. Mais comment accède-t-on à cette culture sur Internet ? Comment la « consomme-t-on » ? Le « J’ai envie, je me sers, c’est gratuit ! » n’est-il pas devenu la règle ?

Sullivan : « On vole un peu, quand on regarde une vidéo, mais tout le monde fait ça, et on peut l’avoir gratuit ».

Alors qu’est-ce qui peut pousser certains à acheter ?
Antoine : « En théorie, on l’achète parce que ce n’est pas de bien de voler, ce n’est pas moral ».

Pourquoi c’est du vol ?
Marion : « Parce que dans un magasin, on ne se sert pas comme ça ; si on veut un dvd, on l’achète. L’Internet c’est comme un magasin ».

La culture doit-elle être gratuite ?
Séverine : « La culture devrait être gratuite, mais il faudrait trouver un système de solidarité collective pour rémunérer les artistes. En tout cas, il existe les bibliothèques et les CDI, mais on ne trouve pas tout et tout de suite ».

Avez-vous déjà acheté un album pour soutenir un artiste qui vous tient à cœur?
Antoine : « Par exemple pour des petits groupes, mais si c’est des gros trucs commerciaux, je n’achète pas ».
Sulivan : « Moi j’écoute gratuitement mais, j’achète les disques des groupes que j’aime vraiment bien. Mais c’est vrai que le téléchargement c’est rapide, c’est une habitude".
Marion : « Moi, ce sont mes parents qui achètent des disques pour moi, car ils n’aiment pas trop quand je télécharge ».

Depuis la loi Hadopi est-ce que vous avez changé vos pratiques ?
Sulivan : «Non, parc que c’est les gros « téléchargeurs » qu’on traque, pas les petits « téléchargeurs » comme nous ».
Antoine : « C’est plus dangereux pour le partage de fichiers d’ordinateur à ordinateur, le peer 2 peer ».
Marion : « Mon père, il est informaticien, on a plein de programmes pour se défendre et on peut télécharger sans risque ».
Séverine : « C’est donc les petits téléchargeurs du dimanche qui n’ont pas les compétences techniques, qui peuvent se faire pincer ».

Doit-on avoir cette morale ? C’est comme les automobilistes qui ne respectent pas les règles sur la route : on ne peut réfléchir seulement à partir de la peur de se faire prendre. Comment naviguer entre payant et gratuit pour préserver l’accès du plus grand nombre à la culture et continuer à protéger la création ?

Clémence : « Je ne suis pas d’accord, sur la route y a des vies en jeu, pas sur Internet ».
Jacques : « Il y a des choix de vie en jeu, si certains artistes ne peuvent plus vivre de leur art ».
Sulivan : « Je télécharge des jeux vidéos, mais je sais aussi que d’un autre coté, ils gagnent de l’argent car ça rend le jeu populaire ».
Marion : « C’est le cas de Grégoire qui s’est fait connaitre sur Internet et qui maintenant fait du business ».
Jacques : « De nouvelles maisons de disques proposent sur Internet un catalogue de nouveaux artistes et c’est les internautes qui votent pour eux et qui décident de les soutenir en pariant leurs morceaux ».

La part de votre argent de poche consacrée à la musique ?
Réponse collective : Zéro !
Jacques : « Donc les jeunes consomment mais ne sont plus acteurs, ils ne peuvent pas influer sur marché du disque ».

Vous comptez sur qui pour faire vivre les artistes ?
Antoine : « On attend que les prix baissent ».
Clémence : « La musique c’est une envie sur le moment, on veut l’écouter immédiatement, on n’a pas envie d’attendre le lendemain pour l’écouter car le lendemain on n’en aura peut-être plus envie ».
Jacques : «La culture, ce n’est pas seulement la satisfaction d’une envie instantanée. »
Antoine F. : « Moi, je n’ai jamais téléchargé ».
Clémence : « Tu dis ça mais ça dépend de l’âge, moi en 6e-5e je ne téléchargeais jamais, mais quand j’ai découvert un logiciel de téléchargement facile, je n’ai pas hésité ».

Quelle est la dimension exploration culturelle dans l’utilisation d’internet ?
Marion : « Sur les radios on écoute la musique, on découvre des musiques et ensuite on télécharge ».
Sulivan : « Je regarde plus les clips à la télé, quand il y a un trucs qui me plaît, je note les références et j’essaye de le retrouver sur Internet ».

Et pour les films ?
Clément : « Les films que j’aime bien je vais les voir au cinéma. Le cinéma ce n’est comme la musique ! La musique c’est court, alors que le cinéma c’est un spectacle ça doit se voir ans de bonnes conditions ».
Floriane : « Les films comme c’est plus long à télécharger que la musique, les images et le son ne sont pas de très bonne qualité ».
Lise : « En plus au cinéma, on peut voir les films en 3D ».
William : « Au cinéma tu es dedans, tu n’es là que pour le film, personne ne te dérange, tu es au spectacle ».

En conclusion, l’internet est un outil formidable de démocratisation de culture, mais il ne faut pas seulement butiner, si l’on veut continuer à en savourer le miel. Il faut parfois se plonger entièrement dans une œuvre et penser que pour que la création dure il faut la financer !

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