samedi 9 avril 2011

Quelques notes pendant le rencontre avec Jean-Paul Cathala

Rencontre avec Jean-Paul Cathala, metteur en scène et fondateur de la troupe de théâtre « Avant Quart ». Accompagné de 2 comédiens : Philippe Audibert et ???

Pourquoi rencontrer des artistes pour parler de solidarité ?

Jean-Paul Cathala : "Un artiste joue pour être aimé, l’amour c’est la solidarité".

C’est quoi la différence entre comédien et acteur ?

Jean-Paul Cathala : « Le mot acteur, « actor » en latin, c’est "celui qui fait semblant " . Etre acteur c’est le moment où on ne ment plus. C’est le paradoxe du comédien : il doit à la fois oublier le spectateur et à la fois penser au spectateur. L’ego doit disparaitre. Le comédien est en apprentissage en quête de son moi profond. Rimbaud disait « Je est un autre », c'est-à-dire que le poète ne maîtrise pas ce qui s’exprime en lui. C’est un peu pareil pour les acteurs, ils se cherchent…

Pourquoi du théâtre pour les enfants et pourquoi des marionnettes?

Jean-Paul Cathala : « Pourquoi les adultes se tuent-ils à tuer l’enfant qui est en eux ? Les enfants sont les ancêtres des adultes. (…) Pour se libérer du palais, de la mère, il faut retrouver son enfance, c’est le rossignol qui le guide vers l’enfance. C’est pour ça qu’il a la voix de Natalie Dessay (cantatrice soprano). J’ai cherché la plus voix pour interpréter la voix du rossignol. Je dis ça sans aucune démagogie, mais si les politiciens replongeaient dans les espoirs de leur enfance, peut-être qu’ils feraient moins de bêtises. J’ai gardé mes colères d’enfant, notamment celle contre l’injustice ».

Création de la troupe

Jean-Paul Cathala : "Au début dans les années 68, on était un collectif d’artistes : musiciens, clowns, peintres, poètes, acteurs… La troupe a pris conscience que ce n’était pas à Paris qu’il fallait faire du théâtre, mais là où il n’en y avait pas. C’est pour ça qu’avec Ariane Mnouchkine nous avons eu l’idée de créer des pièces pour le jeune public. A l’époque, on ne jouait que des classiques et je pensais qu’il fallait écrire des textes spécifiques ». La notion de compagnie n’est venue qu’après, on était 11. On s’est battu, ce n’était pas facile, car nous n’avions pas de subventions car nous voulions faire du théâtre pour les jeunes et dans la tête des politiciens le théâtre pour les jeunes était du sous théâtre qui ne méritait pas de financement. La création est un combat. (….) .
Je me suis rendu compte qu’il n’y avait que les riches qui pouvaient faire du théâtre et les gens du conservatoire de Paris ne voulaient pas jouer devant des enfants. De toute façon, il arrive souvent que les adultes ne comprennent pas mes pièces : « Vieillir, c’est se mettre des voiles. »


Philippe : Il y a 7 ans, on a crée une pièce qui, au départ, était pour les enfants. On l’a jouée devant des collégiens : le texte leur parlait vraiment. C’étaient des choses qui les concernent. Pourtant, c’est un combat de jouer pour les collèges, les lycées ou les LEP : aucune troupe ne veut y aller. Les comédiens ont peut des publics jeunes. »

Jean-Paul Cathala : « Les comédiens ont peur des collégiens, ils sont mort de peur avant de rentrer ils se disent « est ce qu’ils vont m’aimer ? ».

«Au collège, il y a dans l’emploi du temps des élèves de la musique, de l’arts plastiques mais pas de théâtre, a-ton peur des mots ? a-t-on peur d’apporter des contradictions ».

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