L'actualité locale, la demande à K'eskon Attend d'aborder le sujet du mal-être adolescent : le sujet du suicide, de la tentation à la tentative, a été abordé ce vendredi. Un échange "témoignages-réflexion" qui précède une interview de psy qui pourra nous donner quelques éclairages supplémentaires. Compte-rendu.
Avez-vous déjà pensé à vous suicider ?
Chloé : « En CM2, je pensais que je ne servais à rien, que je faisais tout mal, alors j’ai pensé au suicide ».
Laurelane : « En primaire, quand, mon petit frère est né, j’ai eu envie de me suicider, je n’étais plus la p’tite dernière, je me suis sentie trahie ».
Apolline : « L’année dernière, j’avais le sentiment que mes parents ne m’aimaient pas, j’ai pensé : et si je mourrais ? »
Laetitia : « J’ai eu envie de me suicider, à un moment de ma vie où ma situation familiale était dure. Je n’arrivais pas à être avec les autres. Mon frère avait fait une tentative de suicide, j’avais l’impression que personne ne pouvait comprendre ce que je ressentais ».
Léa : « Parfois, on a envie de suicider juste quand on s’est fait larguer, on veut prouver à l’autre qu’on l’aime tellement fort, qu’on est prêt à mourir. »
Laurelane : « Quand mon grand-père est mort, j’ai eu l’impression de tout perdre. Même si j’avais envie de mourir aussi, j’ai pensé à ma famille, mon geste aurait fait plus de malheur que de bonheur ».
Anaëlle : « Ma grande sœur est jalouse de moi car je suis soi-disant la chouchoute, elle me fait des remarques méchantes, alors j’y ai pensé pour quelle arrête de m’insulter ».
Le suicide est-il parfois quelque chose de légitime ?
Anaëlle : « Une personne qui souffre vraiment physiquement à cause d’une maladie, c’est insupportable ».
Apolline : « Mon grand-père est paralysé et souffre tellement, que je voudrais que la mort le soulage».
Léa : « Jean-Pierre Treber s’est suicidé car il en avait trop sur la conscience ».
Pourquoi la tentation du suicide est si forte chez les adolescents ?
Laetitia : « C’est une preuve : on veut prouver qu’on est capable de tout, c’est une preuve d’autonomie, on peut décider de notre mort ». « Parfois, c’est un défi qu’on se donne ».
Anaëlle : « A l’adolescence on est dans la transition enfance-adulte, on ne trouve pas toujours sa place, c’est pour ça qu’on est plus tenté ».
Chloé : « Quand on est ado, notre corps et notre mentalité changent très vite, on est dans notre bulle, et parfois on est trop durement confronté à la réalité ».
Laurelane : « On se pose beaucoup de questions, sur nous, sur l’avenir et quand on a un échec, on se met plus vite en cause, c’est pour ça qu’on y pense. »
Laetitia : « L’adulte a plus d’expérience, il cherche plus de solutions alors que nous, on n’a pas forcément vécu dans notre expérience des moments où on surmontait ces échecs. »
Anaëlle : « Parfois, il y a des suicides collectifs pour aider les gens à passer à l’acte… Il y a aussi les kamikazes qui sont souvent des jeunes pour qui la vie devient moins importante que leur cause ».
N’y a-t-il pas dans nos comportements quotidiens des mots où des attitudes qui puissent pousser au suicide ?
Chloé : « Chez, les jeunes, on dit souvent « casse-toi, tu sers à rien, vas te pendre ou vas te suicider » au bout d’un moment si un jeune est fragile, ça peut donner envie de passer à l’acte ».
Léa : « On entend souvent : « tais toi, raconte pas ta vie », ça peut pousser à l’isolement ».
Pourquoi cette expression : « tu sers à rien » ?
Anaëlle : « Un ado doit faire ses preuves, alors parfois il s’affirme en rabaissant les autres, en le faisant taire ».
Laurelane : « C’est pour se sentir fort ».
Comment réagir face au suicide ?
Laetitia : « Les amis comptent beaucoup dans ces moments là ».
Anaëlle : « Il faut aussi parfois du soutien dans sa famille, ou un professionnel ça dépend des cas, on ne réagit pas tous de la même façon ».
Apolline : « Moi, les psys n’ont servi à rien ».
Bérénice : « Les amis c’est bien, ils écoutent on ose se confier ».
Anouk : « Les garçons, eux, se confient moins que les filles, donc ce n’est pas facile d’en parler à leur amis ».
Laurelane : « Moi, si j’avais envie de me suicider je n’en parlerais pas à mes amis, je ne voudrais pas leur faire peser ce secret ».
Léa : « Parfois écrire, ça peut aider, on met des mots sur notre souffrance».
Anaëlle : « Si on me confiait un suicide je garderais le secret, et je n’en parlerais surtout aux parents ».
Laetitia : « Quand je pensais à me tailler le bras, j’en aurais jamais parlé à ma famille ».
Bérénice : « Si quelqu’un veut parler du suicide il n’emploie pas le mot, mais il dit : « je suis en déprime, je ne me sens pas bien », c’est un message codé ».
Quels moyens ?
Laurelane : « On cherche un moyen rapide, pour ne pas avoir à réfléchir ».
Laetitia : « Parfois, on se suicide pour souffrir, se faire mal ».
Anaëlle : « On peut se suicider tout seul sans embêter les autres, pas comme ceux qui passent sous les trains ou tombent d’un immeuble ».
Est-ce que c’est courageux de se suicider ?
Anaëlle : « Ce n’est pas courageux, on fuit la réalité, c’est la facilité, on n’affronte pas le problème ».
Apolline : « C’est courageux, car on va perdre ceux qu’on aime ».
Laetitia : « L’entourage, c’est ce qui nous fait arrêter, on ne veut pas blesser les gens ».
Bérénice : « Il y a une facette courage : se sacrifier car on ne sent pas capable d’assumer toutes les choses de la vie, mais aussi une facette lâcheté, de tout abandonner ».
Anaëlle : « Le suicide c’est plus compréhensible chez une personne âgée, ça fait moins souffrir l’entourage, car on se dit que la personne a déjà bien vécu ».
Léa : «C ‘est plus compréhensible chez les personnes très âgés quand elles ont perdu leur conjoint ».
On le voit, le sujet, difficile, a été abordé de front... Pour l'avis du spécialiste, il faudra lire le K'eskon du mois de mai
2 commentaires:
Le Suicide est très mal .
Ce document apprend plein de renseignements. Quand on pense que déjà au cm2 y en a qui voulaient se sucider sans penser comment leurs parents aller reagir.
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