mercredi 9 mars 2011

"J'ai 15 ans et je ne veux pas mourir", nouvelle lecture


Merci à Emma qui nous propose une lecture précise et enthousiaste de ce témoignage d'une ado qui a connu la guerre et son cortège de souffrances. Saluons également la qualité de l'illustration qu'elle propose.
J'ai lu « J'ai quinze ans et je ne veux pas mourir » suivi de « Il n'est pas si facile de vivre » de Christine Arnothy, publiés aux éditions Fayard en 1955 pour la 1ère partie et en 1957 pour la 2ème partie. Christine Arnothy est une écrivaine née le 20 septembre 1930 à Budapest (Hongrie). Cette 1ère œuvre est un classique du XXè siècle qui ressemble fortement au « Journal d'Anne Franck » puisqu'il s'agit d'un journal de guerre. Son enfance fut horrible, à 15 ans, elle découvrit ce qu'était la guerre où les cadavres s'entassaient et les bombardements grognaient en permanence. Elle vécut pendant 2 mois dans la cave de son immeuble, elle, ses parents (son père, un Austro-Hongrois et sa mère, une Germano-Polonaise ) et plusieurs autres personnes afin d'attendre la fin de l'oppression et de l'horreur que subit la Hongrie ( 1944-45). Elle raconta dans un journal quotidien sa vie durant l'occupation allemande puis les nombreuses fuites avec ses parents... . La fatigue, la fragilité, l'absence de vivres et le manque de tendresse de la part de ses parents étaient les principales choses manquantes durant l'adolescence de Christine qui en aura souffert de longues années. Bien qu'elle arrêtât ses études assez jeune, elle réussit à s'en sortir grâce à l'écriture et à sa ténacité. Cette 1ère œuvre sera récompensée par le Grand Prix Vérité en 1954. C'est là qu'elle rencontra son futur mari, Claude Bellanger (1910-1978), l'ancien directeur général du Parisien Libéré. En tout, C. Arnothy parle 5 langues ! Ce récit du temps du siège a remporté un immense succès. Il a été traduit dans le monde entier et est devenu livre scolaire dans plusieurs pays.

Le livre commence en Hongrie, à Budapest où plusieurs personnes dont Christine A. et ses parents sont exilés dans une cave d'un immeuble afin d'échapper aux soldats allemands et aux bombardements fréquents qui détruisent la ville. Elle y décrit donc les lieux, les personnes et leurs journées passées dans la misère en attendant la fin de la guerre. Pour survivre et avoir des informations sur l'état du pays, Pista, un soldat Hongrois et ami des réfugiés leur rendra visite tous les soirs : « L'arrivée de Pista, ce soir là, nous apparut comme une délivrance ». Jusqu'au jour ou Pista mourut dans une explosion. Petit à petit tous mourront différemment mais toujours dans des circonstances atroces sauf Christine et ses parents qui réussiront à s'enfuir tant bien que mal du pays...

Ce que j'en pense Dans ce magnifique livre en deux parties, le personnage qui m'a le plus touché est Christine, le personnage principal . Cette force, ce courage et cette motivation dont elle a fait preuve à travers ces tragiques années m'ont bouleversée et beaucoup émue. Tout ce qu'elle a enduré pour arriver à ce qu'elle est maintenant est terrible et merveilleux à la fois car elle a réussi à atteindre son but, à rattraper en quelques sortes toutes ses années perdues même si cela n'empêchera surement jamais la souffrance dans laquelle son enfance (jusqu'à ses 20 ans) fut menée.

Ce livre m'a fait comprendre ce qu'était la vie durant la guerre même si ce fut raconté par écrit. Comment peut-on vivre sans presque rien manger et sans jamais trop se plaindre ? Et cacher son passé si triste et sans pitié ? Ils se procuraient toujours des faux papiers et n'avaient pas de logement fixe et devaient loger dans des chambres très sales et sans confort. Mais comment pouvaient-ils vivre dans ces conditions-là ?

Je trouve ce livre si fort et si bien écrit ! Pour moi, c'est un bijou dès la page 13 ! C'est exceptionnel de pouvoir posséder un tel récit qui date de longtemps. Bien que beaucoup de monde a dû lire ce livre, je le recommande à ceux ne l'ayant pas lu ! Je n'ai jamais décroché car c'était vraiment précis et merveilleusement bien écrit.

Emma Loizeau, 3ème1

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