mardi 8 février 2011

Martin Eden de Jack London, une lecture très complète de Florentin


Florentin s'est attaqué à Martin Eden et il en est sorti vainqueur. Belle lecture, belle réflexion.

J'ai choisi de lire "Martin Eden" de Jack London, publié par Domaine Étranger, à la collection 10/18.

Le vrai nom de cet auteur est John Griffith Chaney. Il est né le 12 janvier 1876 à San Francisco, Californie. Sa mère s'appelait Flora Wellman, et son père William Chaney. Ils se seraient séparés car la femme ne voulait pas avorter. Elle s'est finalement remariée avec John London, un ancien combattant devenu veuf. Le fils adopte alors le nom de son beau-père, et devient Jack London.
Son enfance est assez misérable, et à partir de quinze ans il enchaine les métiers pour survivre.
Il a ainsi été agriculteur, blanchisseur, chercheur d'or, chasseur de phoques, pilleur d'huîtres...
Il commence par être autodidacte, apprenant tout dans les livres. Puis il s'inscrit à l'université, termine le programme de deux ans en quatre mois. Il étudie Marx, Spencer et devient profondément socialiste. Il connaît peu de succès avec ses essais littéraires, mais finalement sa renommée se fait grâce à "L'appel de la forêt". Tragiquement, Jack London imite son héros de "Martin Eden" et se suicide le 22 novembre 1916.

"Martin Eden" passe pour être son autobiographie romancée, abordant les thèmes des différences entre les classes sociales, des difficultés de se faire un nom dans l'écriture.

Comme l'auteur, le héros est un ex-prolétaire ( marin pour Martin Eden, ouvrier pour Jack London) lequel, pour toucher la jeune bourgeoise dont il vient de tomber amoureux, va tout faire pour s'en rendre digne et se rapprocher d'elle en terme de situation sociale. Il étudie comme un forcené afin de parler "Correctement", devenir cultivé. Après l'avoir réussi, il travaille sans relâche pour faire publier ses nouvelles et espère devenir célèbre rapidement. Il enchaine refus sur refus et stagne dans un niveau de vie exécrable, l'écriture étant sa seule activité. Mais le jour où il connaitra le succès, où il aura enfin pris sa revanche sur la vie, il sera trop tard pour sa confiance en la vie...
Une différence notable entre l'auteur et le héros tient à leurs idées politiques : Martin Eden est individualiste.

Ce que j'en pense
Mon personnage préféré est Brissenden : un ami de Martin qui l'aide et partage ses idées. Il est très riche, et malheureusement atteint de tuberculose. Ce personnage m'est très sympathique, car il vient porter secours au héros, à un moment difficile.

"Martin Eden" est un livre sur le débat d'un homme qui veut sortir de son moule, sortir de sa classe sociale et réaliser son rêve : être enfin publié, et reconnu. Malheureusement, au moment où il y parvient enfin, c'est trop tard, il a perdu confiance dans le genre humain et la vie elle-même, et n'a plus le goût d'écrire.
Martin Eden ne se reconnaît plus dans le prolétariat, il s'en est trop éloigné en ayant touché à un mode de vie et une culture "élevée". Il n'aura non plus jamais sa place dans la bourgeoisie, détestant leur mode de vie trop conformiste.
Ce livre prouve que chacun peut réussir (certes avec des difficultés relatives) si on est déterminé.

Je me suis posé une question à la lecture de ce livre : faut il faire son opinion au premier abord sur la notoriété de la personne et accepter tout ce qui vient d'elle, sous prétexte qu'elle est célèbre ? Ou au contraire juger la qualité du travail accompli avant tout ?
Elle m'est venue à l'esprit quand j'ai vu que les éditeurs qui auparavant dédaignaient les essais de Martin, se les arrachent une fois qu'il devient célèbre.
Cette question est toujours d'actualité, avec les auteurs à succès de nos jours...
J'ai adoré ce livre. La façon dont London décrit les sensations et images nous donne vraiment l'impression d'y assister. Il est malgré tout un peu complexe au niveau du vocabulaire, avec quelques termes politiques spécialisés.
Je le recommande vivement, il est excellent.
TRIBOT Florentin 3°3

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